En 2025, la santé mentale devient Grande cause nationale en France. Cette décision marque une étape importante dans la reconnaissance des enjeux psychiques et de leur impact sur la société. Cet article propose une synthèse structurée de l’article publié par le Ministère de la Santé et de la Prévention : source : Santé.gouv.

I. Qu’entend-on par « santé mentale » ?

Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé, la santé mentale est « un état de bien-être mental qui permet de faire face au stress quotidien, de réaliser son potentiel, de travailler de façon productive et de contribuer à la communauté ». Elle comprend :

• Le bien-être psychique: ressources personnelles et résilience.
• La détresse psychologique: réaction normale à des événements de vie difficiles.
• Les troubles psychiques: dépression, anxiété, psychose… nécessitant une prise en charge spécifique.

La santé mentale n’est pas figée : elle évolue selon les situations et les périodes de vie.

II. Les troubles psychiques les plus fréquents

Le Ministère identifie plusieurs catégories de troubles :

• Troubles dépressifs: tristesse persistante, perte d’intérêt, fatigue…
• Troubles anxieux: anxiété généralisée, attaques de panique, phobies, TOC.
• Troubles psychotiques: altération de la perception de la réalité (ex. : schizophrénie, troubles bipolaires).
• Troubles des conduites alimentaires: anorexie, boulimie, etc.
• Troubles addictifs: usages problématiques de substances ou comportements.

La comorbidité(association de plusieurs troubles) est fréquente et la santé mentale est étroitement liée à la santé physique.

III. Quelques chiffres clés en France

• 41 % des Français ont été affectés par un problème de santé mentale au cours de leur vie.
• 23 % estiment ne pas prendre soin de leur santé mentale.
• Les jeunes adultes(18–24 ans) et les femmes sont les plus concernés.
• 70 % des Français adhèrent à au moins un stéréotype négatif sur les troubles psychiques.

Ces données montrent l’importance d’agir à la fois sur l’offre de soins et sur les représentations sociales.

IV. Pourquoi parler de santé mentale ?

1. Elle concerne tout le monde

La santé mentale n’est pas réservée aux personnes déjà suivies ou malades : tout le monde peut être concerné au fil de la vie (deuil, rupture, burn-out, crise personnelle…).

2. Déstigmatiser

Changer le regard social est une priorité : réduire la honte, encourager la parole, déconstruire les idées reçues.

3. Prévenir et repérer tôt

La stratégie nationale prévoit d’intervenir précocement dans les écoles, au travail et dans les structures de proximité.

4. Réduire les inégalités

Des écarts importants existent selon les territoires en matière d’accès aux soins psychiques.

V. Les actions engagées par l’État

Le gouvernement a défini une feuille de route de 51 actions, structurée autour de quatre grands axes :

• Lutter contre la stigmatisation: campagnes nationales, témoignages, communication grand public.
• Prévention et repérage: formations, interventions en milieu scolaire et professionnel.
• Améliorer l’accès aux soins: renforcement des équipes, maisons de santé mentale, dispositifs de proximité.
• Accompagnement global: prise en compte du logement, de l’emploi, de la vie sociale et culturelle.

Des innovations sont également prévues : nouveaux métiers, développement de la téléconsultation, outils numériques d’auto-soin et soutien à la recherche.

VI. Implications pour les praticiens et les cabinets

• Se positionner comme acteur engagé de la Grande cause nationale.
• Participer à la sensibilisation(contenus pédagogiques, interventions locales).
• Faciliter l’ accessibilité: téléconsultation, tarifs modulés, maillage territorial.
• Collaborer avec les structures publiques et associatives de santé mentale.

VII. Défis à venir

Le plan est ambitieux mais il devra relever plusieurs défis : mise en œuvre locale, financement pérenne, couverture des zones rurales, coordination entre les acteurs du soin et du social.

Conclusion

La reconnaissance de la santé mentale comme Grande cause nationale 2025 est un tournant politique et sociétal majeur. Elle ouvre la voie à une meilleure prévention, à une offre de soins renforcée et à une évolution des mentalités. Les professionnels, dont les psychanalystes et psychologues en cabinet, ont un rôle essentiel à jouer dans cette dynamique collective.

Source : Ministère de la Santé et de la Prévention – Santé.gouv.